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LE
CONCEPT
Pourquoi le livre? Parce qu'il est l'un des symboles les plus
marquants de notre modernité. Parce qu'il permet toujours
l'accessibilité et la libre circulation de la pensée humaine
et, qu'en ce sens, il demeure hautement signifiant. Parce que
sa matérialité inspire confiance, suscite un désir de
dépassement de soi, concrétise en quelque sorte notre rapport
à l'autre, le lecteur, à travers la concentration qui nous
habite à l'instant de tracer la première lettre du texte
écrit, le premier trait du dessin. Enfin parce qu'il oblige à
l'effort du déplacement.
Inspirée
d'une presse ancienne utilisée par des relieurs, que l'on
nomme «presse à satiner» , l'œuvre est à l'image du pour-quoi
et du sens des choix esthétiques et formels qui ont été faits
par les conceptrices.
Par
exemple, la forme circulaire de la page blanche permet de
travailler le texte comme un tableau, de choisir son espace et
d'habiter celui-ci au gré d'une intention profonde,
individuelle.
La sphère porte en elle la notion du mouvement, en étant la seule
forme sans commencement ni fin. Cette « roue du temps »
renvoie au concept circulaire de la durée.
L'arceau suggère simultaténé-ment une puissance d'expan-sion et de
concentration, asso-ciée à l'idée de continuité et d'éternité,
d'intégration de la notion d'un monde sphérique dans lequel
nous évoluons.
Ce
livre-contenant et son écrin-reliure permettront de recueiller
les témoignages des citadins puis de sauvegarder cet important
corpus de signes et de dépositions volontaires afin que, tel
un artefact, il se révèle dans le temps aux générations
futures comme la mémoire d'une époque, devenant alors une
source précieuse d'enseignements
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